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Bourlinguer
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5 décembre 2008

Dalat et les Highlands, République Socialiste du Vietnam

Photos ajoutées !

Les journées à Dalat ont l'ambiance des dimanches d'automne. Les promeneurs balladent dans le froid et à petite allure leurs digestions autour du lac, casquettes vissées profondément sur la tête, anoraks grand froid - ceux qu'on ne rencontre que dans nos stations de ski . Quand ils en viennent finalement à bout de leur étendue, en un peu plus de deux heures, l'après midi tire déjà sur sa fin et on retrouve nos sportifs - du dimanche, donc - attablés autour de dinettes en pleine air où on sert des beignets et du jus de cacahuettes brulant, épais et écoeurant. Les étudiants qu'on a rencontré ont quant à eux un autre remède pour lutter contre le climat hostile ; un sake du coin, tièdi qui s'améliore au fil de la dégustation. Puis, rapidement après, l'obscurité renvoie tout le monde, bien avant dix-huit heures, au chaud. Alors, c'est peut être à cause de ce climat-là : très frais (notre seuil de tolérance est bloqué à quinze degrés), à deux doigts d'être brumeux, toujours est-il que l'endroit nous fait drolement penser à Darjeeling. Bien sûr, question vocation, les deux cités nous jouent le même couplet ; le coup des villes nouvelles occidentales où, loin du front, les colons venaient observer une trêve dans le combat contre la météo tropicale. Et puis, là-bas si les Anglais ont rendus le coin célèbre en plantant le thé, ici on a répliqué avec le café, catégorie robusta. La prolifération de cette culture a d'ailleurs surtout été soufflée par le gouvernment qui voyait là un moyen commode de doper les revenus des paysans. Le coté retors c'est que le revenu de ces derniers est à présent très fonction des prix mondiaux ; alors, on voit les grains sécher le bord des routes, pas vraiment à l'abris d'un effondrements des cours (2002), mais en nombre suffisant pour faire du pays le second exportateur mondial.

Passons, car ce qu'on fait là, ce n'est pas un étude pour Jacques Vabre, c'est juste que pour remonter vers le Nord, deux routes s'offre à vous. La plus en vogue fait halte à toutes les stations balnéaires de la côte. La deuxième exige une ascension qui vous élève de 1.500 mètres et une traversée pas très directe des Highlands. Comme meilleur moyen de se convaincre d'emprunter la seconde, on s'est frotté à Mui Ne, la première des villes cotières dont le ghetto touristique à été construit le long d'une route à plusieurs kilomètres du village - qui n'a par ailleurs rien de remarquable. La visite commence donc par une longue enfilade d'hotels tous très neufs avant de vous frotter au centre d'interêt du coin, dont la vacuité vous apparait, mais alors ! très vite. On les aura donc vu ces dunes de couleur orange (les blanches étaient trop loin), on aura surtout réalisé que voilà un coin de plus tombé entre les griffes du gang des taxis. Impossible de se ballader de façon un peu indépendante, bref, une journée de perdue. Apres cela vous voilà remonté comme jamais pour vous frotter aux minorités des hautes terres et tant mieux si les routes prennent des détours.

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Question ethnologie les choses ne se sont pas vraiment passées comme on l'aurait voulu. D'abord pour faire le tour des responsabilités, il y a les villages des minorités trop bien planqués dans ce paysage de collines de de vallons; de forêts de sapins et d'hévéas et surtout répertoriés sur aucune de nos cartes. Tomber dessus relève du coup de bol et de l'audace aussi, parce qu'ils se cachent souvent au bout de chemins peu engageants pour la mobylette. Et puis ensuite, parce qu'on a passé une bonne partie du  temps où on devait se mettre en chasse à réparer l'engin que nous avait refilé le garagiste (après que sa première proposition, montés en direct sous nos yeux n'ait jamais pu trouver la force de démarrer). On eu droit à la crevaison, ou plutôt au renoncement d'une chambre à air à bout de force pour cause d'acharnements thérapeutiques passés. Sur le coup on a gardé notre calme (il faut dire qu'on avait eu auparavant l'exemple du bus menant à Dalat) ; ce genre d'incident se corrige en moins de deux. Et puis quelques kilomètres plus loin, à cause d'un acharnement - du pilote cette fois-ci - on s'est retrouvé en cale sèche au beau milieu de nul part. Verdict : un butin plutôt maigre ; un ou deux hameaux aux maisons communautaires hallucinantes (comme tirées d'une planche d'Uderzo) et paradoxalement situés au sortir de Kon Tum, la petite ville nous servant de base d'exploration.

Mais qu'importe ! On a de toute façon un atout dans notre manche ; une promenade dans le Nord Ouest sauvage qui s'est justement fait une spécialité de vous offrir ces ethnies sur un plateau. Bien sûr, avant d'en arriver là, il faudra voir à pas trop manquer d'appetit ; y'a pas moins de quatres capitales au menu, ce soir...

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