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Bourlinguer
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20 août 2008

Darjeeling, Province du West Bengal

Il faut de l'imagination, ou alors compter sur une éclaircie qui n'arrivera que tard et encore, timidement, pour se représenter Darjeeling dans son cadre, dans son espace. Le reste du temps, la cité est - dans toutes les directions - la seule chose à émerger des nuages, à un point tel que ça en forgerait les mentalités. A dire vrai, on trouve dans la leur, aux gens d'ici un tempérement d'insulaires; fiers comme pas deux de leur bourg. A arriver ici, flotte qui vous accueille (denrée paradoxalement rare quand on l'invoque depuis le robinet), rues grimpantes à 90 degrés, macaques vindicatifs dès que quelqu'une s'approche de leurs petits on trouve qu'ils font dans l'exagération, avec une mauvaise fois presque méridionnale. Et pourtant rapidement on vient grossir les rangs des supporters on trouve même que c'est une vraie libération que de se poser ici surtout après notre fuite en ordre dispersé du Népal. Il semble même qu'on ait trouvé ici un de ces rares endroits vraiment à notre goût en Inde, suffisement en tout cas pour y passer cinq jours.

Au delà de la bête envie de se la couler douce et de cette sorte d'impatience d'en découdre avec la suite et qui vous prends à la fin d'une étape (qui vous fait lever le pied, estimant peut être que vous avez vu l'immanquable ou que, du moins vous vous êtes suffisement demmené au début de votre voyage pour buller buller maintenant sans remords), au delà de tout cela, donc, il y a plus d'un attrait qui vous font rester ici. Ces charmes-là ont été placé sur votre route sciement, depuis lontemps; le XIXème pour être précis. La construction de Darjeeling c'est aux Anglais qu'on la doit, souhaitant construite sur ces prémices de l'Himalaya une ville pour la détente, une Hill Station qui serait la contrepartie tranquille de Kolkatta (ça fait snob mais on ne dit plus Calcutta, apparement) située elle dans la fournaise de la baie du Bengal tout au Sud de la province. Bien sûr, il suffit de retourner un paquet de thé pour savoir que ce ne sont pas les sanatoriums qui ont fait la réputation du coin, mais plutôt l'entêtement de quelques planteurs qui greffèrent aux cotes abruptes des collines les buissons et surtout le travail de forçats de milliers de Népalais requisitionnés ici par l'amour que l'Empire portait à ses citoyens (on doit par ailleurs à ces immigrés l'introduction des cultures en terasse, best sellers depuis).

darjeeling_001

On se moquerait pas mal de l'histoire si elle n'éclairait un peu les lanternes sur une ou deux choses qui frappent en arrivant ici ; le fait d'abord que, par les mérites de l'immigration, la majorité de la population ici est de type népalais, le fait surtout que les manifestations, collages d'affiches, peintures murales réclament une seule chose le Gorkhaland. Derrière ce nom de jeu de rôle, c'est un territoire sans existance légale, précisément celui ont forgé par les générations d'immigrés dont on parlait plus haut causant leur propre langue (sans peu de surprise, un dérivé du Népalais) avec leur propre culture, en clair tout le terreau pour faire pousse les autonomistes. Les revendications sont fermes car derrière la création d'une nouvelle province indienne, on gagne une plus grande liberté à gérer les budgets locaux, une discimination positive dans les administrations aux profits des anciens opprimés, des places au parlement... Pour reparler du passé, de l'anglais surtout, on ne peut ses réminiscences sont dans l'air si ce n'est dans ses batiments, par ses clins d'oeil. Tout ça, on le constate en visitant la jolie église de Saint Andrew, en se promenant au Loydd's Garden ou en passant devant le Planter's Club. Ce parfum britannique est immanquable, charmant puisqu'on vous le dit.

Pour parler des plantations, celle comme réservée aux touristes est à moins d'une heure de marche. Autant pour ce qui est des paysages, celles des arbustes trapus agrippés aux coteaux en pentes raides au milieu desquelles on trouve les ateliers c'est un bonheur, pour ce qui est des visites des différentes étapes de production, les explications confuses, le parcours décousus, le discours commercial faisandé vous ferait passer tout cela pour une vaste escroquerie si ce n'était déjà gratuit. On a de toute façon réaliser par avance en testant en préalable leur infusion que ce n'est pas ici que les mystères de cette boisson vous seront révélés. Elle a un goût d'eau chaude qui serait pas loin de faire passer le Tetley pour un grand cru ; comme souvent, les meilleurs extraits sont sans doutes exportés en Europe.

Finalement, la tour de l'horloge (qui sonne comme Big Ben ; on sent le passé colonial pas encore tout a fait digéré !) vous rappelle que l'heure tourne et que le départ pour le prochain pays est pour dans bientôt. Le temps de pousser dans un dernier effort l'Inde dans ses retranchements les plus septentrionaux : la province du Sikkim. Il va falloir être encore un peu attentif, être un hôte bien poli, et pourtant ! Après ce que nous ont racontés Walter et Katalina, les amis chiliens en "tour du monde" eux aussi (mais dans le sens contraire, c'est à dire pas dans le notre) à propos de la Thailande, on a plus qu'une obsession ; gouter à notre tour à cet Eden trainer rapidement les pieds ailleurs en attendant que l'avion décolle.

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