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Bourlinguer
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18 juillet 2008

Mc Leod Ganj, Province de l'Himachal Pradesh, Inde

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Ce qui fait la renommee de la plus highlander des villes indiennes (elle ne partage en realite qu'un toponyme et une meteo excecrable avec les metropoles ecossaises) c'est que sur les flancs de la montagne sur laquelle elle s'est batie, on peut trouver le gouvernement tibetain en exil, a la tete duquel sa Tres Affable Saintete, le Dalai Lama. Aux quelques moines et refugies qui ont du former son cortege quand il posa ses valises ici, dans les annees 50, s'est joint des tribus occidentales - on comptera les differentes chapelles plus loin - ayant pas mal contribue a transformer l'endroit en un joyeux Mondialistan un peu New Age sur les bords.

La route qu'il faut emprunter pour arriver la-bas depuis le Cachemire, ou on coulait des heures paisibles, est eprouvante. Il y a d'abord la frustration de ne pas voir defiler assez vite ces fichus kilometres ; en cause les lacets qui se sucedent, les poids lourds qui empruntent comme nous la seule route qui permet de rejoindre le Sud et encore des troupeaux de bovides qui verifient si l'herbe n'est pas plus verte de l'autre cote de la voie. Ca laisse le temps de repenser aux rencontres qu'on a pu faire dans notre petite vallee de Pahalgam ; le vieil hadji tenancier de l'auberge qui, a soixante ans passes, estime ses fils encore un peu jeunes pour prendre sa suite pour ce qui est de mener des treks de plusieurs jours avec touristes au train, les gitans chez qui on s'est invite a prendre le the ; celui du Cachemire, un regal plein de canelle, notre Nepalais tout sourire au gouvernail de notre rafting. Elle etait bien reposante cette etape et bien fraiche aussi ; en fait, c'est un peu a reculons qu'on descend vers le desert du Rajasthan...

C'est alternativement la pneumatique et la mecanique qui vous font quitter ces songeries, et par deux fois en plus. Deux pepins sur les quatre cent kilometres qu'on s'etait promis d'avaler d'un traite. Le rituel, a chaque fois est touchant et vous couvre de gloire. On fait descendre tout le monde sous un soleil bien decide a avoir votre peau et du petit groupe qui patiente, en attendant qu'une roue de secours roule jusqu'a nous, on designe les deux seuls etrangers qu'on prie fermement de monter dans un autre bus, valide pour l'instant, celui-la. Il faut preciser qu'on circule sous bonne escorte ; une jeep de militaire qui ouvre la voie a trois cars antediluviens sous la stricte surveillance d'une tribu de macaques. Tout ce cinema c'est a cause d'Amarnath, un lieu ou on pelerine trois jours durant avant d'arriver eventuellement a une grotte hebergeant un glacon d'une taille tout a fait remarquable. Nous, on ne sait pas trop ce qu'ils ont pu y touver les hindous devots en montant dans l'autocar qui les ramene chez eux. En tout cas, on regrette presque de ne pas avoir marche a leurs cotes tellement qu'ils mettent l'ambiance. En plus de cela ils ont une allure magnifique qui empruntent a des guerriers coupeurs de tetes et un peu aussi aux membres du groupe Sepultura (periode "Roots" pour les experts). Et puis on fini par les quitter betement, la faute a une piece mecanique qui lache (on ne veut pas savoir laquelle on est suffisement content qu'elle ne nous ai pas fait faux bond dans un virage). La encore on vous presse a rejoindre votre ancien bus, rustine bien comme il faut, le profil bas est rigueur en repassantr devant vos anciens camarades honteusement abandones, a fortiori parce que vous leur aviez deja fait perdre un temps precieux en vous faisant controle le passeport ; en clair, on s'assoit bien gentiment a cote du chauffeur et on prie Ganesh pour la suite (le Dieu Elephant qui ecarte les obstacles, a ce qu'ils disent).

L'arrivee a Mc Leod Ganj annonce la couleur. Sur la route en contrebas, accroches a des pentes bien raides et tres boisees, on aura croise la residence du premier de tous les boudhistes et puis encore une jolie petite eglise et son cimetiere artistiquement en desordre (un truc qu'on pensait etre le monopole de la Grande Bretagne). Si on avait encore des doutes, on partage le repas avec un jeune Israelien qui nous plante le decors : "Ici, c'est comme Taize en France, et c'est ma ville preferee en Inde". Pour le reste, ca s'affiche dans la rue ; des pancartes qui vous propose de vous initier au reiki (la canalisation sans tartre des energies), d'appaiser les douleurs avec des massages (tibetains, thailandais, y'a qu'a choisir), de mieux vous connaitre par la meditation (notament par la methode de "La Voie Royale" vendue pour un peu plus chere que les autres) et puis aussi de tater a la cuisine tibetaine sur laquelle on ne s'enthousiasmera pas vraiment. Cote participants, ca se bouscule beaucoup ; il y a un bon contingeant d'abord qui bizarement vient de Tel Aviv, des veterans qui on du quitter en route le chemin pour Katmandou dans les 70s, des routards qui regardent l'endroit avec l'oeil du sociologue et emergents de ces flots, ces moines et nonnes, photogeniques comme on s'y attendait et vraiment serviables et gentils aussi qui convergent immanquablement vers un des temples du village (qui, pour vous faire gagner du temps, valent pas vraiment le deplacement entre nous).

erwan_002

La nature elle, en revanche, est plutot superbe, les ballades qui vous menent d'une colline a l'autre, accompagnees par la flotte et le brouillard (et oui, toujours ces bataillons de singes egalement) vous permettent d'occuper un peu les journees ; dans le bourg, on s'ennuie ferme au bout de jours sauf a avoir tenter le coup avec une des activites dont on causait plus haut. D'ailleurs les impatiences vous remontent le long des jambes ; c'est decide on va prendre le large pendant que la Colistiere en apprendra sur les points vitaux et la bonne facon de les masser. Voila enfin l'investissement qu'attendaient les muscles endoloris par ces quelques semaines de vadrouille (c'est qu'il pese mechament le gros Marcel Proust dans le sac a dos !).

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Commentaires
M
Pour Proust, je te l'avais bien dit...<br /> Quant au site tibétain,pour une fois qu'Anke prenait son pied, voilà que tu boudes le plaisir de la découverte.<br /> Pour sûr, colistière et coéquipier finiront bien par se retrouver d'accord : on compte sur les charmes de l'Extrème Orient
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