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Bourlinguer
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22 mai 2006

Altyn Arachan - Khirghizistan

 L'Arashan est une rivière fougueuse, insoumise, juvénile de tempérament et ce n'est pas son unique écluse qui risque de la dompter. Elle a creuse dans ce paysage tout a fait a l'Est du pays un sillon profond sur presque toute la longueur de sa résurgence. Elle y met les moyens ; les flots bouillonnent, rugissent, s'obstinent devant le moindre obstacle. Contre ces rochers elle se montre traitresse, fomentant un piège terrible qui vous entrainerait pas le fonds, vous noierait sous ses eaux glaciales et bornées. Un peu plus loin, au fil de la marche, ce sont des avalanches - c'est la saison - qui ont tente de freiner, un temps, notre rivière. C'est rate ; la reine de cette vallée s'est frayée un passage, un chemin sous terrain, connue d'elle seule.

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 Son appétit est féroce, insatiable. Elle dévore tout ; précipitations, arbres sur ses berges et faune. De nos propres yeux, c'est un agneau qui en a fait les frais. A vouloir s'abreuver, il a fini par glisser. Les spectacles qu'il nous a offert à dure quelque temps, son corps qui montait et replongeait comme un bouchon de pécheur et ses bergers, on y reviendra, qui plongeaient leurs bras très profonds dans les flots pour le ramener. L'agneau il était déjà bien loin. Sur la saison, on s'est pas trop trompe. Le soleil cogne comme il le peut, il n'empêche qu'a ces altitudes, ce sont les brises fraiches et la proximité de la rivière, encore elle, qui l'emportent. Question randonnée, le programme n'a rien de trop effrayant quelques milles mètres a la verticale a faire dans la journée. Sur le coup on en plaisante. C'est question logistique qu'on pèche. Les guides eux, ils boivent rien, jamais. Nous on a beau les devancer (ils trimballent toute la cantine) on tire la langue comme des dromadaires. Ca attaque les reins. Ils croient bien faire, ils nous propose un the a mi-parcours. Un the très fort et très tiède. Ils se la joue apothicaires, ca régule le cœur a ce niveau au dessus de la mer. Placebo ou pas, on repart d'un bon pied après leur truc.

 C'est confirmé, la période est la bonne ; c'est celle des transhumances. Sur ce sentier qui joue des dénivelés avec l'Arashan, on croise des figurants de cartes postales. Des bergers qui ont voulus faire preuve de modernisme, sauf que leur quatre roues motrices, elles ne passent pas la ou la neige s'est accumulée. Ils continuent le chemin a pied, un agneau sous chaque bras, le pied au cul des plus grands ; les pertes, ca commence a bien faire. Beaucoup plus loin, leurs collègues, c'est a cheval qu'ils mènent leurs troupeaux. C'est l'arche de Noé question bétail : des chèvres, des moutons, des ânes, des bovidés, des canassons, et de biens braves chiens, pas gros mais qui mène leur monde comme il le faut. Ils sont beaux ces bergers de ne rien avoir céder au progrès, leurs fouets claquent, leur montures montent des pentes pas possibles, du coup leurs silhouettes se détachent. Ils sont pas dupent, ils saluent le photographe, ils prennent la pose on en profite et puis on finit par les dépasser quand même.

 Elle se déroule cette fois pour de bon, la vallée. Elle est majestueuse ! Fleurie ! Hollywoodienne ! C'est la que se trouve le camp, ca tombe très bien. Au bout du long corridor, l'imposante présence du Palatka ; un pic qui tire vers les quatre milles trois cents mètres. On est ému par tant de félicite. On croit le service termine et voila que la Nature remet le couvert, vous prie de vous servir a nouveau. Des sources d'eau chaudes qu'on se voit offrir. C'est le bonheur ; de l'eau chaude ca faisait une semaine qu'on y avait pas goute. Ici, le confort se trouve décidément bien loin des villes.

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