Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Bourlinguer
Bourlinguer
Derniers commentaires
25 novembre 2008

Delta du Mekong, République Socialiste du Vietnam

Photos ajoutées !

Il y a comme un parfum de fin du monde à ce poste frontière-ci. A vrai dire, on a du mal à s'imaginer que la-bas, de l'autre coté de la barriere nous attend la grosse cité de Chau Doc. Là ou nous sommes, il faut dire, est un paysage sublime, une longue route droite qu'on s'attendrait à voir finir en cul-de-sac et qui traverse un lac - ou bien un des bras du Mekong, il nous a habitué au gigantisme, celui-la. Des montagnes en face un peu rondes et un peu perdues dans la grisaillle et surtout, aucun étrangers. On commence par sentir l'embrouille que lorsqu'on arrive dans un gros bourg articulé autour d'un marche où tout le monde a plié les gaules depuis longtemps. renseignement pris, ce bled c'est Tinh Bien, à 30 km de l'endroit où il était  convenu qu'on atterrisse. Sur le coup on maudit un peu le taxi partagé pris a Phnom Penh - les bus locaux ne roulaient pas ce jour là - et d'autant plus qu'il nous avait joué le coup de la panne quelques heures plus tôt ; on avait fini par se faire ramasser par la voiture balais pour se retrouver largué, donc, en pleine brousse. Enfin, on est pas attendu, les contretemps on s'en accommode, on s'en amuse presque. On rectifie notre point de chute à l'arriere de moto taxi qu'ils appellent ici honda om, c'est a dire l'étreinte de Honda, c'est joli, non ? Et puis en fin de journée on a le pied pour de bon dans le Delta du Mekong, c'est à dire, pas vraiment au sec.

Premier constat : la frontière est tres imperméable. Si les gens transitent sans soucis et sans visa, pour ce qui est la culture on dirait bien que les influences de l'une et de l'autre reste chacune de leur coté. Du meme coup, en superposant des scènes déjà vues ailleurs en Indochine, et en se livrant à un jeu qui tient aux 7 erreurs, on fait fini par faire sauter le compteur. Le plus visible, le plus réjouissant pour nous, c'est d'abord de retrouver un alphabet romain ! C'est aussi de faire le grand saut qualitatif question cuisine (ça désoriente un peu de ne pas retrouver in extenso le menu du traiteur de la rue R. Losserand, puis on réalise que chaque région a ses particularités et on fini par en tirer parti pour découvrir un tas de trucs). On constate aussi les différences sur les bords des routes; par les étendues de riz en train de sécher sur leurs baches plastiques, c'est quinze fois les récoltes du Cambodge ! par le sens de la récupération - ou de la course aux petits profits - avec les écorces de noix de cocos qu'on déshydrate ou des chutes de cannes à sucre recyclées ici en combustibles, on suppose, fleurissant le bitume des rues de Siem Reap. Les maisons on perdues un étages, c'est qu'on compte plus sur l'efficacité des techniques d'irrigation et du contrôle des crues du Mekong que sur les pilotis pour s'éviter des bains de pieds. De tout ce travail, nous on en leur est surtout reconnaissant pour avoir su modeler le paysage d'une façon aussi aimable. Le Delta du Mekong; c'est un coin étendu; fertil ou des centaines d'iles se livrent concurence pour attirer le monde (qui vient très peu par là ou pour s'agglutiner à My Tho; à quelques kilomètres de Saigon). Des canaux, des bassins de rétention ont peu à peu domestiqué le fleuve et livré les iles aux plantations (sous l'impulsion des colons français, rendons-nous cet hommage).

Picture_010

L'itinéraire que nous a mitonné la miss fait traverser de part en part la région. On se plie une fois au tour organisé, façon de jeter un oeil aux marchés flottant et de déambuler dans les canaux. Ce n'est pas vilain mais il faut reconnaitre que c'est tout de même loin d'avoir le charme des négoces lacustres de Srinagar dans le Cachemire indien (il faut dire que les Vietnamiens sont sur un autre braquet et troquent leur marchandise à bord de bateau bien plus hauts que notre petite pirogue; pas très arrangeants pour les photos, en plus de quoi notre guide ne baragouinait pas un mot d'anglais : en fait on était même pas bien sûr qu'il causait viet, vu comme ses collègues lui tournaient ostensiblement le dos !). Les coups de pédales qu'on distribue sur la terre ferme en comparaison coûtent bien moins chers et donnent l'occasion d'en voir bien plus ; les sorties d'écoles, les vieilles maisons coloniales, les sentiers orangés qui vous perdent dans les exploitations agricoles, les cafés (deuxième hommage !) où se disputent des parties de billards au milieu de nulle part... En bref, et sans faire dans la surenchère pour nous c'est vraiment un des coins les plus sympa qu'on ai vu jusqu'à présent.

Pour parler d'autre chose tout aussi sympa, il faudrait pas voir à oublier les gens. Précisons qu'on a eu de ces ladres-là des echos épouvantables, du genre à figurer sur une anti-brochure touristique : marchands, faux derches, profiteurs, escrocs, vampires. Au point qu'on avait fini par se dire qu'il nous resterait quand même peut être les paysages. En trois jours, on a eu la preuve que le moteur de beaucoup de touristes ce devait être l'aigreur et que leurs appréciations ne valaient pas tripette. On y a rencontré que des mômes bondissant, pas timides, des lycéennes jolies comme des coeurs dans leurs tuniques blanches qui ne demandent qu'à nous flatter les oreilles avec leur anglais affirmé et réduit, d'adorables grand mères qui vous attrapent le bras en pleine rue et nous conduisent à une terrasse pour qu'elles révisent leur français - autre époque. Elles font les coquettes et demandent à ce qu'on les appelle par leurs prénoms d'écolières ; à vos ordres Catherine ! Ce sont encore des homme d'affaire qui racrochent leurs portables pour vous indiquer une direction. Mieux encore ! Des agriculteurs un peu timides qui prennent sur eux et vous conduisent dans leurs jardins pour vous offrir des noix de cocos de trois kilos chacune, des patrons de buvettes (celles perdues au mileu de nulle part) qui enfourchent leur scooter pour aller chercher la bière commandée, à un kilomètre de là. Pas eu le temps de les arrêter, un coca aurait fait l'affaire. Le discernement; c'est de ne pas être aveugle à toutes ces choses-là et de ne pas déjuger vos rencontres parce que, oui c'est vrai, au détour de la conversation ils ont pu vous proposer une prestation, un service ou essayé de vous vendre un souvenir. La bonne nouvelle c'est qu'ils ne le perde pas leur sourire après que vous ayez décliné.

Quatre jours plus tard, et le Delta du Mekong est passé du stade mystérieux à celui des souvenirs ; ce que vous y avez vu et ceux que vous y avez rencontré vous redonnent de l'ardeur. La prochaine étape c'est la quasi-capitale d'Ho Chi Minh Ville.

Publicité
Commentaires
E
Je pense que les gens sont destabilise par la difference entre les culture viet et thai par exemple. Ces derniers ont pas du tout l'esprit marchand ; a tel point que ca peut en devenir rageant (du genre a te refuser une reduction meme ridicule parceque le prix, c'est le prix ou alors te laisser moisir dans ton coin avant de venir prendre ta commade !)
N
Alors là je suis fier comme tout en lisant ton passage sur la gentillesse des gens et oui ils essaye de vendre souvenirs et services mais il faut bien gagner sa vie qu'y a t'il de choquant la dedans !<br /> Vivement qu'on vous voit pour vous faire de gros bisous est ce du à l'époque mais la tu me manque serieusement !
Publicité