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Bourlinguer
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11 octobre 2008

Bangkok, Royaume de Thailande

On s'est trouvé une crêche sur la Khaosan Road ; le hâvre de tout les voyageurs qui n'ont pas les moyens de se loger dans des palaces. La remontée de la rue fait l'effet d'un saut de plusieurs milliers de kilomètres, d'un atterissage dans le pire du quartier latin parisien : fast foods, bars où des groupes jouent live les standards mondialisés (About a girl, No Woman no Cry, Wonderwall, Zombie... l'originalité est l'ordre dans lequel ces titres seront joués), souvenirs à la con, happy hours jusqu'à 23H, il n'y a finalement que les marchandes en tenue traditionnelle descendu de leur villages tribaux du Nord pour vous rappeler où vous êtes. Ce "re-paysement" fait quand même du bien, ça repositionne après notre ballade dans le Bengal et nos errances dans le Sikkim (l'ordre chronologique est un peu chamboulé mais on a trainé à Bangkok avant d'avoir fait le tour des îles).

Allez, soyons franc ! On en veut en fait davantage. Alors on prend d'assaut le MBK, le super mall recommandé par les Chiliens croisés à Darjeeling. L'excuse est de mettre la main sur un grand angle qui nous éviterait à l'avenir d'avoir à trop esquinter les temples, à rogner les mosquées; qui nous permettrait d'en mettre un maximum sur la photo. On court comme des gosses d'une de salle de jeu au ciné (sans s'y risquer) ; vous voilà mêler à la foule juvénile qui s'entasse à plusieurs dans les photomaton pour se faire tirer le portrait en compagnie du héro de manga du moment. On s'extasie sur la prolifération du choix ; meme à coté des chaînes specialisées de Kolkata qui nous paraissait bien fournies, ici c'est Byzance. Reste quand même qu'il faut trier le vrai du faux, recenser les gages qui vous garantissent que vous ne tapez pas dans la copie vulgaire ; le meilleur moyen reste d'acheter ce qui est vendu au même prix que chez nous... mais qu'importe ! On est pris dans la machine ! On est là à s'emmerveiller sur le sixième étage dédié à la cuisine où sont recréés tous les étales des specialitées thaies qu'on retrouve dans les marchés de rue pour beaucoup moins cher, là encore.

Se perdre dans les quartiers des cinq étoiles dont aucuns ne manquent à l'appel. Ironiquement, c'est au pied de l'Hyatt qu'on mange le mieux au tarif le plus économique (façon de compenser les pertes décrites plus haut). Au carrefour; une nouvelle super-avenue couverte par le SkyTrain, le train aérien qui semble planer à 4.000 mètres tant il y fait froid - à moins que ce ne soit la clim. Ne croyez pas qu'il remplace notre métro, car un train sous terrain; ils en ont un aussi, en beaucoup plus moderne que le notre en plus ! Nouvel enchaînement de centres commerciaux spécialisés dans leur créneau (le luxe, l'ultra-luxe, l'inabordable). Au pied de l'un d'entre eux, un autel hindou - la religion est plutôt bien représentée dans la capitale et pas uniquement grâce à la petite communauté d'indiens etablis le long des grossistes en argent. Là, pour quelques bahts, les yuppies et les accrocs du shopping peuvent faire accompagner leurs prières d'une chorégraphie avec paroles interprétée par un groupe de danseuses dont le nombre dépend de leurs pouvoirs d'achat.

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Autre quartier. Le secteur rouge, le point G de Bangkok. Derrières les stands où se refilent de faux Vuitton, imitations de Dolce Gabana, contrefaçon Diesel, se trouve ce qu'on appelle naïvement les Girlies Bars. Des endroits où des jeunes femmes jouent les accroches, où les consommations ne sont pas vraiment plus chers qu'ailleurs mais où il est de bon ton de rincer tout l'équipage. Des rades où les mêmes rabatteuses jouent aux danseuses ; mal fichues, sans classe, s'emmerdant très profondément. Le public n'est de toute façon pas venu rendre un culte à Eros ; ce sont des couples de la cinquantaine, hommes seuls plus motivés par les reportages de la TV que par les déhanchements qui se passent derrière, gens comme nous, venus ici parce que c'est le genre d'endroit converti en curiosité touristique à Bangkok (comme on irait voir Pigalle venant de l'étranger, mais sans le caractère, ni le style), l'avant scène présentable de bas-fonds vraisemblablement plus sordides. Le Chinatown de son coté ne fait pas dans le genre polisson. Plus épicé pour ce qui est de la cuisine, en revanche; à tel point qu'ils en ont fait pleurer Anke (qui du même coup à eu droit à une seconde soupe gratos). C'est là aussi qu'on prend sur la gueule les derniers soubressauts de la mousson.

Pour le reste on a pas beaucoup à raconter ; c'est le genre d'endroit où invariablement on passe plus de temps qu'on le souhaiterait. A cause de visas à récupérer, de la zone de transit qu'elle est devenue : incoutournable quand on voyage dans la région. C'est gavé de McDo, ruinés par nos offrandes dans les temples de la consommation, mis au parfum de l'histoire locale (et du culte hallucinant autour du monarque actuel dont un quart du musée nationnal lui est dédié), sans grandes péripéties si ce n'est quelques manifestations anti-gouvernementales vue de loin qu'on se prépare à partir. Rejoindre Chiang Mai, l'ultime étape dans ce pays : il était presque temps.

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Commentaires
E
Un appareil photo tout rose pour Anke et un objectif grand angle tout rond pour mon petit compact iranien. Et des cadeaux pour les zamis. ;)
M
vouuuus vouuuus êtes acheté quoiii?
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