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Bourlinguer
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13 septembre 2008

Mandalay, Union du Myanmar

Le premier coup est porté à l'aéroport international de Yangon. L'histoire, on l'apprendra par la suite, d'un sac à dos à qui a pris l'envie de brûler quelques étapes et d'atterir à Jakarta. Le temps qu'une gentille hotesse tout en talon, en sourire et en sueur (l'hotel est haut perché) ramène ces treize kilos de matières qui nous sont très précieuses, on trouve encore le moyen de se faire truander comme des bleus par des agents de changes pourtant choisis avec zèle sur le marché noir. On en veut un petit peu à la terre entière, à commencer par l'ahurissant système qui fait cohabiter la devise du coin, le kyatt - pour ce qui est des choses locale - et le dollar - pour tout ce qui touche au tourisme (de bonne grâce ils ont décidé d'abandonner sous les plaintes il y a quelques année le FEC; une obscure monnaie réservé celle là aussi aux touristes). A ce tableau très-obscur faudrait pas oublier une chaleur tropicale comme jamais et notre prochaine destination située à quelques quinze heures de bus (c'est le temps qui sépare chacune des quelques localités de notre programme tout à fait modeste, par ailleurs). Avec ces conditions et une vilaine toux attrapée dans les magasins sur-climatisés de Bangkok, vous commencez à l'avoir mauvaise et, pour être tout à fait clair, il vous prends l'envie d'avancer la date de départ de retourner en Thailande ou les problèmes, comme de bien entendu, n'arrivent jamais. Et puis finalement, on prend ce fichu billet pour Mandalay et un pari sur la suite du séjour.

L'enchainement est plus heureux et en fait, au terme du passage dans cette ville située 650 km plus au nord (au centre du Myanmar en clair), tous les coups du sort se dissipent et ce qui restaient de contrariétés ne fait pas long feu après un petit tour dans la campagne environnante. Le changement d'état d'esprit, il faut d'abord le mettre sur le compte de la découverte qui s'opère rituellement en arrivant dans un nouveau pays. C'est une petite gymnastique qui nous fait rechercher les points de comparaison d'avec les coins visité précédement, à fortiori quand ceux-ci sont voisins, à faire des classements tout subjectifs sur le niveau de developpement de l'état parmis ceux déjà collectionnés. C'est justement cela la première surprise, on est bien loin du moyen age où on pensait bien atterir, on dit cela sans beaucoup de sérieux mais en se basant quand même sur certains signes, sur la qualité des routes; sur la concentration des café Internet, sur l'éclairage publique, petits villages de bord de route compris. Tout ça semble pas mal tourner, financé à coup sûr par la Chine dont sa communauté tient une bonne part de l'économie (par ses importations, ses commerces, ses concessions de pierres precieuses...) et dont le parti central maintiendrait en vie un régime décrié partout ailleurs... On ordonne aussi les gens rencontrés à la taille de leur sourire, à leur rapidité à voler vers vous pour vous dépanner et là encore, même à la capitale, il faut bien admettre qu'ils ne sont pas derniers. Un autre signe qui nous surprend - et agréablement, ce qui ne gâte rien - c'est la propreté qui se partage les rues avec les espaces verts. Ce n'est pas dû qu'à l'effet d'optique de ces avenues alignées sans fantaisie (un héritage britannique) et qui vu du dessus font ressembler les villes à des grilles de sudoku; ce serait à en croire le guide, culturel.

L'attraction de Mandaly s'explique par des opportunités de visites - sous un soleil de plomb qui ne nous lâche que très occasionellement depuis Téhéran - bien interessantes. D'abord en grimpant au sommet d'une colline fameuse qui permet de se faire une idée du découpage et de la verdure dont on parlait plus haut et d'apprécier un panorama vraiment charmant avec, pour peupler une plaine qu'on prendrait pour de la savanne, le fleuve Irrawaddy (qui n'est pas du genre à rester sagement dans son lit mais innonde au contraire allègrement les forêt imprudement proches de ses rives) et des collines qui auraient été foulées par Bouddha, ce qui explique en tout cas la profusion de stupas (autels de prière bouddhiste) corps blancs, têtes dorées. En se rendant sur place, le doute n'est plus permis, les paysages birmans, sa campagne en clair, sont magnifiques. C'est de la carte postale animée, tout ce qu'on éspère croiser qui se rencontrent au même endroit, au même moment. On parle là du travail des rizières avec des buffles d'eau comme moteur, des démarcations des parcelles soulignées autoritairement par des palmiers qui montent très haut et qui laissent quand même s'appercevoir des temples intrigants en teks noircis par les ans ou ceux plus récent en briques déjà à demi dévorés par la végétation et l'appetit du temps.

L'autre attraction est religieuse celle-ci et s'appelle Pagode Mahamuni. Derrière ses murs on trouve un des lieux les plus saints du Myanmar (du moins pour les 85% de la population qui ne sont ni musulmans ni hindous ni chrétiens) ce qui n'est pas rien vu la ferveur qui règne par ici : on la constate en comptant le nombre de moines et de monesses qui font l'aumône le matin, le nombre de batîment religieux. Le coté surprenant de la visite est le passage devant une statue taille King Kong du bouddha (section interdite aux femmes) sur laquelle les fidèles et les quelques touristes pris dans la foule viennent apposer une feuille d'or ultra-fine, il en résulte aux endroits les plus populaires des boursoufflures sans doute pas voulu par le sculpteur et un surnom d'Illuminé qui n'aura jamais autant été justifié. Ces petits carrés dorés puisqu'on en parle sont affinés à la main (astucieusement prolongée d'une masse) par des forçats aux muscles saillants qui jouent un rythme valant n'importe laquelle des compositions de Steve Reich. Là encore une visite assez captivante.

La première étape est un pied aux derrières de deux corps léthargiques depuis leur fuite du Népal. Un timing bien serré de quinze jours, des étapes peu nombreuses mais où on aimerait rester des semaines et un compagnon de voyage brésilien et enthousiaste nous font d'ors et déjà penser que ce petit coin sans importance pourrait bien être la bonne surprise du voyage. En tout cas; nous revoici sur les rails.

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Commentaires
E
@ Mael : rassures toi, leur feuille d'or a eux ne servent qu'au devotions des fideles. Pas de risque qu'ils soient utilises ici pour la reliure ; lire est a peine tolere ici !<br /> <br /> @ Gilles : Mais tout a fait ! J'ajouterai meme, qu'arnaqueurs a la petite semaine mis a part, rien ne vaut une bonne dictature pour voyager en securite .
G
Je vous envie bien... D'où vient que l'autochtone soit sympathique proportionnellement au degré d'oppression politique ou économique qu'il subit ? C'est une règle que j'ai observé et qui est bien attristante.
M
é bé les feuilles d'or qu'on utilise pour faire les titres des reliures, on nous a toujours dit que c'était des femmes (en Inde?...)qui les martelaient délicatement avec de petits outils mignons. Le monde de la reliure vit-il dans les ténèbres?
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