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Bourlinguer
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23 juillet 2008

Amritsar, Province du Punjab

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Avant de poser le pied dans leur Vatican a eux, on aura eu la courtoisie de parcourir rapidement le chapitre culturel du guide pour en savoir un peu plus sur les Sikhs. On part de zéro ; a nous les Sikhs ca fait surtout penser aux méchants dans Star Wars, mais apres tout, on est pas les seuls ; aux lendemains du 11 septembre, l'un d'entre eux avait fini lynché par des yankees un peu trop patriotes et sans doute pas assez spécialistes des religions puisqu'ils l'avaient assimilé a un fondamentaliste mahometan. C'est a la premiere lecon ; Sikhisme et Islam n'ont rien en commun (si ce n'est une certaine promotion de la pilosité, opionnel il est vrai chez les musulmans). Ce n'est pas un mouvement qu'on peut non pus rapprocher de l'Hindouisme ; en fait c'est meme précisement l'inverse, le sikhisme est ne au XVeme en réaction au systeme des castes et contre la domination de la plus élevée d'entre elles. Au passage, ils ont troqués la vénération du pantheon Hindou pour un monotheisme nettement plus dans le ton pour l'époque en plus de quoi, ils n'ont pu s'empecher de sanctifier les plus importants de leurs gourous. Voila pour ce qui est du personnel ; plus simple, ca s'appelle l'atheisme. Cote look, l'apparence est travaillée, symbolique, meme ; cheveux longs ramenés sous le turban (formidablement agence) et barbe taillee le moins souvent possible, ont les autorise meme a garder la meme coupe a l'armée, c'est beau un pays multi-confessionnal (mais c'est pas facile a gerer sans doute ; aux musulmans, on leur demande de rester glabres, ce qui fait un peu scandale ici). Tout ca, c'est pour representer la saintete, ce qui est bien le moindre quand ont se dit appartenir a un peuple elu. Les sous vetements, laches a l'extreme (astucieusement remplaces par des calecons, tout ce qu'il y a de plus contemporain) vous jouent le couplet de la modestie. Le sabre, l'epee ou plus timidement le couteau, c'est pour la dignite, bien qu'a la reflexion, ils auraient pu moderniser un petit peu leur arsenal, ce qui leur aurait evite quelques massacres (parmi lesquels celui 1919 avec derriere la baillonnette un general anglais qui fit ouvrir le feu sans sommation sur une foule de manifestants et plus tard, celui de 1984, inoportunement ordonne par Indira Gandhi pour deloger des separatistes).

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C'est avec ces bases et une bonne dose d'impatience, aussi, que vous franchissez l'enceinte du temple dore, le Saint Pierre de Rome local, garantit come l'egal du Taj Mahal, on allait voir ce qu'on allait voir ! Le premier rituel, c'est d'abandonner vos souliers (on l'a fait tellement souvent pour les musulmans, on ne va pas devenir sectaire), vous n'oublierez pas aussi de vous couvrir le chef (ca, grace a votre qualite de male on vous l'avait epargne pendant les visites des mosques). C'est les deux pieds dans l'eau , facon de se purifier, un peu comme a la piscine, que la visite commence. Pas la peine de s'etendre pour planter le decors, le temple d'or c'est un large bassin au milieu duquel flotte le batiment eponyme ceint d'une sorte de cloitre par lequel on accede a un musee et aux gigantesques cantines (45.000 repas debites par jour ; ou les fortunes partagent le repas avec les crevent-la-faim, ca fait partie des commadements). Tout ca c'est en bon marbre sculpte assez prodigieusement par endroit ; ici de toute facon, pour en avoir trouve parmi les chambres d'hotel meme les plus modestes, on a compris que ca coute moins cher que le carrelage. Ca en jette, evidement, mais au final on prends plus d'interet a reluquer les Sikhs a leurs devotions, qui vu de l'exterieur partage quand meme pas mal avec l'hindouisme qu'a apprecier la quntite de metal precieux utilise. Le petit musee par ailleurs, tout a la gloire de leur religion, est sacrément sanguignolant pour ce qui est de l'illustration des grands moments de leur mouvement (no.2 au hit parade des peintures les plus gores apres les monstrueuses representations du martyre de Saint Gregoire a la cathedrale armenienne de Vank, Ispahan). En suivent la file des fideles, on arrive au sein des seins ; une piece surchargee d'odeur d'encens et d'offrandes ou quatre chanteurs recitent des passages de leur bible. L'eau du bassin vous est alors gracieusement offerte en degustation. C'est la meme ou les devots de tout a l'heure faisaients leurs ablutions. On prefere se raccrocher a ses racines catholiques et tourner les talons vite fait !

On a aussi l'occasion a Amritsar de faire de l'etude religieuse comparee. Le site choisi s'appelle le temple Mata, dediee a une sainte Hindou presque contemporaine. Il y a tout un circuit a subir avant d'arriver aux representations photographiques de la madone. On rampe, on on se deplace a quatre pattes, les pieds dans l'eau parfois, sous les pis stylises d'une vache imaginaire, ici et tout au long de la procession les icones et statues en platre et en couleur des fameux Krishna, Vishnu, Kali et consorts. On arrive finalement dans une vaste salle, observant la separation hommes-femmes, tous marques du point de peinture et des fleurs offertes par le gourou. Nous, on a esquivé ; nos racines catholiques, encore une fois !

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