Zanjan, Republique islamique d'Iran

Nous, on avait quitte les zoroastriens a Yazd et les revoila qui se mettent a nouveau sur votre chemin, et d'une facon bien agreable, encore ! Takht-e Soleiman est un site perdu dans une region accidentee peuplee de quelques patrouilles de police (les controles ont lieu dans le pays tout les 200 km en moyenne) et de wagonnets qui traversent doucement le paysage accroches a leur teleperipherique. Il y en a bien ca et la quelques villages en terre sechee qui se detachent mais on se dit quant meme qu'il fallait etre mechament misanthrope pour installer son lieu de cultre dans un endroit pareil. On roule pendant trois heures a cause d'une route qui ne vous laisse pas de repis et d'un chauffeur, plutot souriantt pourtant qui semble rechercher la mort de sa boite de vitesse. Pour le blamer encore un peu plus, on lui trouvait, a l'aller, au moins le merite de rouler prudemment, sans talent ni menagement pour sa machine mais avec des serieuses perspectives de s'en sortir au bout . Et puis non. Sur le retour, le voila qui se met a adopter le regime general celui base sur la Foi ou la conduite devient un acte de religion. Alors, avec leur croyance en un au-dela au volant de leur vieille paykan iranienne ils ne craignent plus rien (si ce n'est une disqualification pour la prochaine Coupe de Monde, peut etre). Alors ils attaquent avec des depassements dans les sommets de cote, l'usage de la voie de gauche ou celle encore plus a gauche - comprendre les bas cotes.

C'est un voyage qu'on ne regrettera de toute facon pas. Il vous mene tout droit sur des ruines qui vous laisse imaginer l'etendu du lieu avant le passage du temps. Mais ce qui fait sa renommee a celui la c'est plutot son lac, vaste, dont le debit continu a rendre les terres de cette plaine cultivables. Ils avaient ausi veille a construire leur salle de fete sur une sous sol riche en gaz qu'ils etaient parvenus a domestiquer pour alimenter leur flamme eternelle, maintenue en vie dans un des quatre temples du feu que comptait l'empire. Ils etaient comme ca les zoroastriens, a placer les 4 elements bien haut dans leur pantheon et pas loin de leur dieu unique (gagnant ainsi le titre de premiere religion monotheiste constatee), l'energique (Ahula) Mazda. Un  peu peu plus loin, denuee de toute construction, deux bizarreries de la nature ; un cratere qui domine d'une centaine de metres un paysage plutot plat et qui devait former une imposante baignoire avant qu'un de ses cotes ne s'affaisse, evacuant toute l'eau du bain, et une petite resurgeance qui nous recrache a gros bouillons sa flotte chaude et souffree. Un instant de grace pour les pieds.

On jete son devolu aussi sur un joli batiment ; le mausole du sultan mongol Khodabanseh. Un construction massive, tout en brique depuis que ses ornements ont ete depouilles, pour supporter son dome XXL. On apprend qu'il devait abriter les restes de l'imam Ali (gendre du Prophete, pour faire carriere dans la profession, ca aide). Manque de chance pour ses reliques, le sultant un peu versatil s'est fait sunnite et garda le batiment pour sa depouille a lui, laissant les reliques a Najaf (Iraq) et faisant sans doute exploser ainsi la prime d'assurance. C'est dans une plaine vaste, bien a l'abris entre deux massifs qu'on trouve tout ce decors. En cherchant beaucoup et en demandant un peu aux jeunes du village (qui de demandaient rien de mieux que de pouvoir chaler a l'arriere de leurs petites cylindrees deux occidentales) on decouvre un tombeau qui en jete, quoique plus modestement.

Le gardien n'offre pas beaucoup de resistance, son oeil creve ne devant sans doute pas etre son meilleur allie pour ce qui est de barrer le chemin aux indesirables. Cette infirmite la, d'ailleurs, elle se promene par bande entiere dans les rues de Teheran, de Rascht et d'ailleurs. La colistiere fait la proposition que les chatiments corporels ont sans doute encore lieu en Iran. Mais non, il aurait decidement plus de malfrats que d'honnetes gens dans le pays. Ca restera un mystere. Celui des garcons et des filles qui se trimballents avec leur sparadrap sur le nez a ete evente, en revanche, Dans le secret de leurs officines, les chirurgiens plastiques refont des tarins a la chaine comblant, peut etre la une envie d'occidentalisation decryptee a l'aune des pages People des magazines. De quoi vous donner des idees en tout cas !

C'est ce genre de divagations qui vous accompagne en cette derniere journee sur le sol perse. Pour ce qui est des visites, de l'administratif, du transport et des compagnons de route, s'en est fini. Dans une derniere effusion generale, on met un terme a ces rencontres d'oiseaux migrateurs. Faut bien admettre qu'on s'y etait attache a ces voyageurs qui ont eu la meme idee que vous. On le savait, ce sont des relations de court terme, d'opportunisme, et on est bien idiot d'y accorder de l'importance. Mais n'empeche, on s'accroche aux adresses email echangees. Avec un peu de chance et un detour par Varsovie on pourrait bien se rememorer ensemble le bon temps passe en Iran.

Comments

[Erwan]

Helas, on a du se resigner a faire une croix sur l'Asie Centrale dont le Khirgizstan ou on vous aurait retrouver avec grand plaisir !

On a decide de gagner un peu de temps pour en consacrer un peu plus a l'Inde qui est quand meme un gros morceau ! Notre seule consolation est que la Cachemire ou nous sommes actuellement a des airs de ressemblance avec le coin que vous allez visiter... les nuits sous la yourtes en moins.

Eclatez vous bien, je suis sur que vous aller adorer le pays !

Bises

Erwan

[Pascal & Monique]

On avoue ne plus trop comprendre votre périple à venir !
Vous allez directement en Inde ?
Sinon pensez-vous être au Kirghizistan en aout comme envisagé initialement ?

Au cas où vous seriez au Kirghizistan en aout, nous arriverons à Bishkek le 3 Aout.
le 4 aout : Minibus pour le village de Kum Dobo
Le 5 aout : Kochkor
Après on randonne et on revient le 17 aout par Bokombaevo - retour pour Bishkek ou nous passons la journée du 18 AOut.

Le 19 snif snif ... c'est fini. Retour sur Paris et Nantes.
En tout cas bonne continuation. Vous nous faites rêver.

Pascal & Monique